Un jour que je devais boire un café avec Matthieu Guingouain pour discuter très sérieusement de cinématographie, je me retrouve propulsé sur le tournage de la série Les Orfèvres, un appareil photo entre les mains, avec pour mission de « m'occuper du making-of ». C'est arrivé comme ça, aussi brutalement que je le raconte, sans même avoir le temps de manger le petit sablé qui accompagnait le café.
Brutalement, la pluie, la gadoue et des termes abscons comme « le PAT est dans 20 mn, faut se bouger les fesses » ou encore « Fais gaffe à ton ISO même si c’est schwartz, tu risques de tout cramer ». Autant dire que je ne comprenais rien à ce qui se passait autour de moi. Heureusement, les deux premiers jours j’étais accompagné de Pierre-Manuel Lemarchand et Nikita Blauwart ; de vrais techniciens, eux.
Matthieu m’avait dit : « il nous faut un making-of pour les contreparties Ulule, tu as quartier libre ». Comme je n’y connaissais toujours rien mais que j’étais content d’être là (c’était mon premier VRAI tournage) et que je suis naturellement rempli d’enthousiasme dès qu’il s’agit de faire quelque chose que je ne maîtrise pas, je me suis assis 5 minutes et j’ai réfléchi à ce que moi j’aimerais voir si j’avais donné de l’argent pour un projet de film.
Un épisode d’environ cinq minutes retraçant les grandes lignes de la journée, tourné chaque jour, monté chaque nuit, publié sur youtube le lendemain.
Tout sautillant, je retourne voir Matthieu (le producteur de la série), qui recrache la fumée de son gros cigare et me dit : « Coco, t’as quartier libre, fonce ! ».
Et me voilà donc parti, mon 550D en bandoulière, complètement inconscient du bourbier dans lequel je venais de me jeter avec enthousiasme…
Maël DIRAISON